Un problème insoluble : les paradoxes électoraux

Le minimum qu'on pourrait exiger d'un système de vote, c'est de vérifier les propriétés suivantes :

Malheureusement, il n'existe pas de mode de scrutin qui vérifie ces propriétés (ou plus exactement de fonction de choix social)... Bien sûr, j'ai présenté ici les choses de façon informelle, mais on peut mettre ces hypothèses sous forme mathématique, et prouver cette impossibilité : c'est le théorème d'Arrow.

Certaines des propriétés présentées ci-dessus ne vous paraissent peut-être pas évidentes... Mais en fait, on peut prouver un résultat plus concis donc, je l'espère, encore plus frappant que le théorème d'Arrow. Exigeons seulement les propriétés suivantes :

Dès qu'il y a au moins trois candidats, le théorème de Gibbard-Satterthwaite énonce qu'aucun mode de scrutin ne vérifie ces propriétés... Un tel résultat est particulièrement décourageant pour établir une démocratie, puisqu'il signifie que dans tout système de vote, certains électeurs peuvent avoir intérêt à ne pas exprimer leurs préférences... À partir de là, comment le mode de scrutin peut-il faire la synthèse des avis individuels en un choix collectif ? C'est impossible, puisque que les urnes ne "connaissent" pas les avis individuels !

Mais c'est peut-être moins grave que ça, car la structure de l'opinion (sa culture) n'est pas quelconque...

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